C'est le sujet que j'ai abordé le 19 mars 2024 lors du Pricing HUB Day à Paris.

Dans un contexte de rareté croissante des matières premières pour nos ordinateurs, d'augmentation des coûts énergétiques des data centers et de complexification de l'accès à l'eau pour les refroidir, l'intégration de nouveaux critères dans notre approche du pricing devient impérative. L'inflation et les défis sociaux ajoutent un niveau de complexité, rendant l'enjeu encore plus crucial.

Cette transition implique d'une part une refonte de nos outils de décision, passant du Big Data au Smart Data et optimisant les algorithmes pour réduire la consommation des ressources serveur.

D'autre part, il est essentiel d'intégrer des KPI ESG au coeur des outils de tarification, répondant ainsi aux enjeux environnementaux et sociétaux.

Pour ce faire, les décideurs tels que les directeurs des achats, de la logistique et du commerce devraient pouvoir privilégier des partenaires respectueux de l'environnement, de l'inclusion des travailleurs handicapés et de la parité, même au détriment de quelques points de marge. Actuellement, l'absence d'outils pour des décisions multicritères en temps réel entrave cette transition.

Les attentes croissantes (d'une partie) des investisseurs envers les résultats concrets sur les critères ESG ont donné naissance aux directions dédiées, mais il est maintenant temps d'intégrer pleinement ces indicateurs dans la chaîne de décision et au pricing, plutôt que de les traiter uniquement lors de la génération trimestrielle des rapports ESG.

L'ESG doit devenir une composante essentielle des outils d'aide à la décision, intégrée à la business intelligence et aux rapports de performance quotidiens. Bien que certains outils de pricing aient amorcé cette transformation, c'est le début d'une profonde évolution. L'intégration de nouvelles business units dédiées à la circularité et à la seconde vie pose également de nouveaux défis liés à l'optimisation du pricing achat/revente.

Antoine Jeanjean (PhD)